Depuis des siècles, la question de la réforme de l’orthographe en français suscite des débats passionnés et des tentatives infructueuses. Dans un ouvrage récemment publié intitulé « A qui la faute ? L’impossible (mais nécessaire) réforme de l’orthographe », le linguiste Bernard Cerquiglini met en lumière les défis persistants qui entourent ce sujet complexe. Selon lui, malgré la nécessité évidente de simplifier l’orthographe française, les tentatives de réforme se heurtent à des obstacles insurmontables, notamment en raison de la responsabilité des modernisateurs dans cet échec.
Depuis la Renaissance, de nombreux linguistes, écrivains et intellectuels ont tenté de rationaliser l’orthographe française pour la rendre plus cohérente et plus simple. Cependant, ces tentatives ont souvent été accueillies avec scepticisme et résistance de la part des puristes de la langue, attachés à la tradition et à la complexité orthographique. Bernard Cerquiglini souligne que cette opposition entre conservateurs et modernisateurs a contribué à maintenir l’orthographe française dans un état de fragmentation et de confusion.
Selon le linguiste, l’impossibilité de réformer l’orthographe française tient également à la nature même de la langue, qui est le produit d’une longue évolution historique et sociale. Les règles orthographiques complexes et parfois illogiques sont le reflet de l’histoire de la langue française, marquée par des emprunts, des évolutions phonétiques et des influences diverses. Modifier ces règles reviendrait donc à remettre en question l’identité même de la langue française.
Malgré ces difficultés, Bernard Cerquiglini ne perd pas espoir et souligne l’importance de continuer à réfléchir à la question de la réforme de l’orthographe. Selon lui, il est nécessaire de trouver un équilibre entre la préservation de la richesse et de la diversité de la langue française, et la simplification de son orthographe pour la rendre plus accessible et plus cohérente.
En conclusion, la réforme de l’orthographe en français demeure un défi complexe et délicat, qui soulève des enjeux linguistiques, culturels et sociaux majeurs. Malgré les obstacles rencontrés, il est essentiel de poursuivre la réflexion sur ce sujet crucial pour l’avenir de la langue française. Bernard Cerquiglin
